La Maison de l'emploi et de la formation d'Alençon (Mefa), dans l’Orne, organisait son troisième rallye-emploi le 12 mai 2011. Cette course en équipe proposée aux demandeurs d'emploi veut « un événement coup de pouce, pragmatique et efficace », selon Frédérique Houget, chargée de mission à la Mefa (Ouest France, 9/05/2011).
Organisés en binômes, trente demandeurs d'emploi partaient en chasse dans les entreprises à 9h du matin. Dans la besace, un peu plus de gibier que l’an passé : 230 entreprises visitées (contre 253 en 2010), mais 229 « pistes d’emploi » inventoriées (214 l’an passé).
Trente personnes ont participé à l’opération. Le quotidien régional Ouest-France (13/05/2011) raconte le déroulement de la journée dans un reportage signé de Stéphanie Séjourné-Duroy. En voici quelques extraits.
« Noëla Marteau, 20 ans, cherche un emploi auprès des personnes âgées. Chadhouli Youmouddine, 20 ans, vient de décrocher un titre professionnel de plombier-chauffagiste, et veut travailler. (…)
« 9 h. Après le petit briefing, Noëla et Chadhouli, pochette de questionnaires sous le bras, étudient sur une carte leur périmètre d'action. Le joli minois de Noëla, Alençonnaise depuis douze ans, fait la moue : elle « n'a pas le sens de l'orientation ». Chadhouli, débarqué de Mayotte il y a peu, « ne connaît pas bien la ville ».
« 9 h 10. Le binôme s'engage Grande-Rue puis rue aux Sieurs. A cette heure, les rideaux métalliques sont encore baissés. Sauf celui de la charcuterie et du bar des Piétons. « Mais je n'ai pas envie d'être boucher ou serveur », lâche Chadhouli. L'équipe trace sa route. « On va commencer par ce qu'on connaît, les livreurs de pizza ! »
« 9 h 35. Rue de Bretagne, Chadhouli prend les choses en main : « Honneur aux dames, tu commences... Après, si c'est un homme, c'est toi qui poses les questions. Si c'est une femme, ce sera moi. » La pizzéria fermée, ils s'engouffrent chez Carglass. En ressortent 3 mn plus tard, avec le sourire : « Un bon début. On a été bien reçus. Ils cherchent du monde pour la plateforme téléphonique. »
« 9 h 45. Ragaillardis, direction la boulangerie. Entre deux pains et un croissant, la boulangère est charmante. « Deux emplois en plus ! Elle cherche un vendeur et un pâtissier. » A la caisse, Noëla a repéré les coordonnés d'un particulier qui recrute pour aider une personne âgée. « Je vais appeler ! »
« 9 h 55. Rien ne retient leur attention boulevard Duchamp... jusqu'à la gendarmerie où ils sont reçus par un adjudant. « La gendarmerie cherche toujours du monde », a retenu Chadhouli. Ce ne sera pas eux : « Il me manque 1 cm, sait Noëla. Il faut faire 1,60 m. »
« 10 h 30. Ils taillent la route, le pas décidé. Un artisan « n'a ni le temps ni le pouvoir de décision » pour leur répondre. Chez l'horticulteur Roye, ils sont reçus à serre ouverte mais, sur les intentions d'embaucher, font chou blanc.
« 12 h 30. Noëla et Chadhouli ont déjà poussé la porte de sept entreprises et recueilli autant de pistes d'emploi. « Notamment des remplacements d'aides à domicile », se réjouit Noëla. » (…)
Les organisateurs estiment que le marché de l’emploi caché, c’est-à-dire celui qui ne passe pas par Pôle emploi, représente 70% du total.
Présidée par Joaquim Pueyo, maire d’Alençon, conseiller général (Ps) et président de la plus petite communauté urbaine, la MEFA et la Mission locale du pays d'Alençon se sont associées en 2011 pour mettre en place une action collective à destination des jeunes suivis par la Mission Locale en programme CIVIS en utilisant le jeu « EMPLOI[e] ton savoir ». Il avait été créé en septembre 2009 par la MEFA, dirigée par Maryse Nicolas.